La rivière Kou est un affluent du fleuve Mouhoun, principal cours d'eau du Burkina Faso. Elle constitue la principale source d'eau pour l'irrigation dans la vallée située dans la région des Hauts-Bassins et représente un élément vital de l'hydrographie de l'ouest du Burkina Faso.
Caractéristiques hydrologiques
Le débit de la rivière varie entre 3,5 et 15 m³/s au cours de l'année, montrant des variations saisonnières importantes. En temps normal, le canal principal alimente la plaine avec un débit important, mais celui-ci diminue considérablement en saison sèche, créant des défis pour l'irrigation.
La vallée du Kou et l'agriculture
La vallée du Kou accueille le plus grand périmètre irrigué rizicole du Burkina, constituant un enjeu économique majeur pour le pays. Depuis 1966, cette vallée a connu un développement significatif de l'irrigation grâce à son réseau hydraulique. Elle s'étend sur une superficie de 97 100 ha dont 1 260 ha ont été aménagés grâce à une dérivation des eaux de la rivière Kou.
Cette plaine rizicole fait partie des tout-premiers périmètres aménagés du Burkina Faso et représente un pilier de la sécurité alimentaire nationale, particulièrement pour la production de riz.
Approvisionnement en eau potable
La rivière Kou joue un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays. La forêt de Kou, où se trouve le site de la Guinguette, constitue la principale source alimentant la ville en eau potable. L'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA) y a installé une station de pompage et une station de traitement.
La forêt classée de Kou et la Guinguette
La forêt classée de Kou, gérée par l'Office National du Tourisme depuis 2006, est classée depuis 1951. Cette forêt de 115 ha constitue un des rares exemples restant d'une forêt de type guinéen au Burkina Faso. Elle est irriguée par de nombreuses sources qui alimentent la ville de Bobo-Dioulasso en eau potable.
La Guinguette, située à 21 kilomètres à l'ouest de Bobo-Dioulasso dans la forêt classée, est un plan d'eau naturel formant une sorte de piscine sur le cours de la rivière de Kou. Son nom lui fut donné dans les années 1940 par les soldats français qui venaient s'y reposer et y trouvaient un semblant de bord de Seine.
Écosystème et biodiversité
La rivière est également traversée par la rivière Guinguette qui se jette dans le Kou. La forêt de Kou est particulièrement reconnue pour sa richesse ornithologique avec pas moins de 164 espèces d'oiseaux recensées, comprenant des oiseaux d'eau et des oiseaux terrestres.
L'écosystème aquatique abrite également des crocodiles, des serpents de plusieurs espèces (dont des pythons), des agoutis, des lièvres et autres petits mammifères. La végétation aquatique comprend notamment des lotus sur les berges des deux rivières.
Défis environnementaux
La survie de cette vallée est aujourd'hui menacée par une dégradation des rives et des ressources en eau due à l'ensablement. Une étude diagnostique réalisée en 2020 a révélé que la rivière pourrait disparaître dans 25 à 30 ans si rien n'est fait pour remédier à la situation.
Les problèmes incluent le retour progressif d'occupants illégaux dans la bande de servitude du Kou, la coupe anarchique du bois vert, le comblement du lit de la rivière et la baisse inquiétante du niveau de l'eau. Le changement climatique aggrave ces défis avec des précipitations plus erratiques et une évapotranspiration accrue.
Gestion et préservation
Pour faire face à ces défis, l'Agence de l'eau de Mouhoun a mis en place des Comités Locaux de l'Eau, dont un spécifiquement pour la vallée du Kou, afin de coordonner la gestion de cette ressource stratégique. Des travaux de désensablement et de restauration sont régulièrement entrepris sur initiative du Comité local de l'eau du Kou avec le soutien financier et technique de l'Agence de l'eau du Mouhoun.
La rivière Kou représente donc un cours d'eau vital pour l'ouest du Burkina Faso, alliant importance économique, approvisionnement en eau potable et richesse écologique, mais faisant face à des défis environnementaux majeurs qui nécessitent une gestion durable et concertée pour assurer sa préservation pour les générations futures.
